Beaucoup se sont étonnés de me voir commencer mon périple à Taïwan. « Pourquoi visiter Taïwan? ». J’avoue moi aussi avoir eu certains à priori à cause du cliché « Made in Taïwan ». On imagine une île pleine d’usines et de pollution. Je suis parti à Taïwan parce que j’avais trouvé un workaway qui me plaisait. C’est tout. Mais j’ai depuis découvert un pays intéressant et très beau (et oui, il y a des usines, même si une bonne partie de la production est devenue “made in China”).
Voilà les raisons de faire un tour sur cette île lointaine, et quelques raisons d’aller ailleurs, car nul endroit n’est parfait.
Les gens
Les taïwanais sont des gens généralement très agréables, serviables, toujours prêts à aider et curieux. Ils sont assez ouverts d’esprit malgré les traditions et croyances qui règnent encore beaucoup dans cette partie du globe. L’auto-stop fonctionne bien!
Les somptueux paysages montagneux
Taïwan est essentiellement une grosse montagne dans la mer. Plusieurs sommets culminent à plus de 3000m. La côte est est la plus impressionnante: on y voit par endroit la montagne plonger littéralement dans l’océan Pacifique. C’est aussi sur la côte est que se trouvent les gorges de Taroko, haut-lieudu tourisme taiwanais. Dans les montagnes, des villages aborigènes, des forêts immenses abritant toues sortes d’animaux et insectes, des rivières et des cascades à foison. Taïwan sera une destination appréciée des amoureux de la nature.
La nourriture végétarienne pas chère
Si le logement et le transport sont bien plus chers qu’en Asie-du-Sud-Est, il n’en est rien de la nourriture. On mange très bien pour moins de 5 euros. Il m’est arrivé de faire des repas à moins de 2 euros. De plus, religion oblige, le végétarisme et le végétalisme sont bien répandus et compris. Il y a des restaurants végétariens partout et la plupart sont essentiellement végétaliens. La plupart des spécialités taïwanaises se trouvent en version végétation facilement. Attention toutefois à la fausse viande, très répandue ici, qui d’après mes récents recherches n’est pas 100% végétalienne (mais elle est végétarienne).
Les transports
Que ce soit le bus ou le train, les transports taïwanais sont efficaces, pas trop chers et confortables. Le train est particulièrement agréable, et parfois moins cher que le bus. La place pour les jambes y est un bon exemple: on peut, en seconde classe, allonger les jambes sans problèmes. Et je fais 1,88m! Pareil pour le bus, je ne me suis jamais trouvé gêné par le manque de place. De plus il existe une “esycard” utilisable dans à peu près tous les transports du pays (métro, bus, trains) qu’il suffit de recharger de temps en temps. Excellent!
La sécurité
C’est peut-être le point le plus frappant à Taïwan. Il n’y a ni vol ni violence. Quelques gangs existent dans les grandes villes, ils se battent entre eux, mais la violence gratuite n’existe pas. J’ai laissé tout mon matériel photo et informatique dans une chambre ouverte d’un bâtiment ouvert pendant quatre semaines sans craindre quoique ce soit. Le vol ne fait tout simplement pas parti de la mentalité taïwanaise. Vous pouvez vous balader n’importe où à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit sans problème. Dingue. Et si agréable (à noter toutefois que dans certaines tribus aborigènes il y a des problèmes).
La propreté
Les hôtels et hostels toujours très propres, les transports publics et les rues aussi. C’est agréable. Les gens fument beaucoup mais peu jettent leurs mégots sur le trottoir. Personne ne jette de papier dans la rue.
Le recyclage
Voir le camion de recyclage passer à Taipei, avec Beethoven en guise d’annonce, c’est juste magnifique. A Taipei, il faut clairement bien recycler (papiers, plastiques, fer/alu, déchets organiques). Tout doit être propre (les emballages doivent être lavés). Le camion passe à une certaine heure, on sort et montre les cartons aux agents de recyclage qui vérifient votre tri avant de tout mettre dans le camion. Si vous faites une erreur: amende. Au moins c’est clair et ça fonctionne. Dans le reste du pays ce n’est malheureusement pas aussi bien. Le camion poubelle passe avec sa petite musique; le recyclage se fait en laissant les produits à recycler en bas de chez soi pour qu’ils soient ramassés par des personnes pauvres (souvent âgées) qui les revendent ensuite.
MAIS
Peu de gens parlent anglais
C’est de moins en moins le cas, les jeunes passant des heures chaque semaine à apprendre l’anglais (et bien d’autres trucs, l’école étant ici comme au Japon). Mais il faut savoir que Taïwan c’est pas la Thaïlande et qu’on galère toujours un peu. Personnellement je n’ai pas eu de problème particulier mais quelqu’un n’ayant jamais beaucoup voyagé, ou ne parlant pas non plus anglais risque d’éprouver des difficultés.
Les adresses incompréhensibles
Bon j’avoue c’est pas vraiment un point très négatif lorsqu’on est juste de passage. Mais quand même. Ici on parle en rue, section, allée, voie. Du genre 33 rue Machin, section 4, voie 67, allée 36. Résultat: Google Maps est souvent à côté de la plaque, et même les chauffeurs de taxi locaux galèrent. A Hualien, trois noms de rues commencent par « Guo », et chaque nom est donné à huit ou neuf rues. Et elles sont toutes dans le même quartier. L’enfer.
Le faux véganisme
On trouve beaucoup de restaurants végétaliens. Pas de viande ni de poisson, pas de lait ni d’oeufs. C’est répandu. Ni ail ni oignon non plus (végétalisme religieux). Mais malheureusement, il ne s’agit que d’une façade puisque la fausse viande contient souvent lait et oeufs. Heureusement il existe de plus en plus de restaurants vegans, comme les Loving Hut mais aussi About Animals ou SoulR Café à Taipei par exemple.
A noter aussi, c’est important, que comme les Etats-Unis, Taïwan est friand d’OGM. Heureusement une partie de la population se dresse contre, et il existe des produits « non-GMO ».
Les permis en montagne
Toutes ces magnifiques montagnes ne donnent qu’une envie, celle d’en explorer chaque sentier. Malheureusement, il faut toujours un permis (hors petits sentiers touristiques), gratuit certes, mais difficilement délivré. Il faut parfois s’y prendre plusieurs semaines à l’avance. De quoi décourager la plupart des marcheurs.
Voilà! J’ai passé presque six semaines ici, à rencontrer des gens formidables, à découvrir des lieux superbes. Et j’ai bien mangé! Taïwan n’a pas à offrir ce que la Thaïlande ou l’Inde offre, mais c’est plutôt une bonne chose quelque part. Le tourisme y est pour le moment très chinois (en même temps, c’est pareil dans le reste du monde) et peu de « westerners » prennent le temps de visiter Taïwan. Ce n’est pas pour moi une destination prioritaire en Asie, mais elle constitue je pense une bonne introduction à la Chine (même si ce n’est pas et n’a jamais été la Chine), avec des gens plus sympa qui ne crachent pas partout.
Cette liste vous a-t-elle donné envie de visiter Taïwan? Y êtes-vous déjà allé?
Quelques conseils
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